Ce programme qui a été initié par la Chine en 2013 a fait l’objet d’un colloque international. Ouvert jeudi 5 septembre à Kinshasa et organisé par le centre d’études stratégiques et de sécurité internationale (CESSI) et Congo challenge, en partenariat avec l’ambassade de Chine en RDC, ces assises visent principalement à réévaluer les opportunités de coopération que charrie ce projet pour l’Afrique en général et la RDC en particulier.
Appelé aussi » la Ceinture et la Route » (ICR), le projet « nouvelle route de la soie « , est une initiative de la Chine visant à construire des infrastructures portuaires, ferroviaires, terrestres devant la relier à l’Europe, à travers l’Afrique, dans la perspective d’une reconfiguration du commerce international, a précisé d’entrée de jeu le directeur de Cessi, Cyril Musila.
« C’est ce qui explique l’opportunité de ce colloque qui réunit les scientifiques, les chercheurs et les professeurs venus de la Chine et du Cameroun, associés à ceux de la RDC dans le but de mieux comprendre ce projet et de dégager des recommandations en termes d’actions et d’engagements devant permettre au continent africain en général et à la RDC en particulier de réellement tirer profit de ce vaste projet qui apporte une nouvelle reconfiguration de la géopolitique mondiale « , a fait remarquer Cyril Musila.
CONSTRUIRE UNE COMMUNAUTE DE DESTIN.
Pour le chargé d’affaires de l’ambassade de Chine, Tu Wentao, représentant l’ambassadeur de Chine en RDC « l’initiative de la ceinture et la route » est une proposition de la Chine au monde entier, axée sur la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.
« L’enjeu de cette route pour la Chine n’est pas l’exportation de la soie, mais plutôt l’ouverture vers l’extérieur, le commerce gagnant-gagnant et la maquette de la globalisation commerciale », a déclaré Tu Wentao.
A travers ce projet, a-t-il affirmé, la Chine entend aider les pays africains à développer leurs capacités humaines dans différents domaines, à accélérer le processus de l’industrialisation et à augmenter leurs capacités d’innovations.
RDC, TROISIEME DESTINATION DES INVESTISSEMENTS DE LA CHINE EN AFRIQUE
Tu Wentao a, par ailleurs, émis le voeu de voir la RDC, en tant que troisième destination des investissements de la Chine en Afrique, avec ses riches ressources humaines et naturelles, son vaste territoire au cœur et carrefour du continent, jouer un grand rôle dans ce vaste réseau de commerce international.
» La RDC est un pays lié à la Chine par une longue histoire d’amitié. En 2015, la relation bilatérale sino-congolaise a été réformalisée à un partenariat stratégique. En 2018, le volume des échanges bilatéraux entre les deux pays a atteint la hauteur de 7,5 milliards USD. Selon des statistiques, en fin 2018. Le stock d’investissements directs des entreprises chinoises en RDC a dépassé 10 milliards de dollars américains », a avancé Xu Wentao.
Dans son adresse d’ouverture, le président du Tink Tank « Congo Challenge », le Premier ministre honoraire Augustin Matata Ponyo a exhorté les participants à mener des réflexions devant permettre à l’Afrique, mais bien plus à la RDC de bien se positionner face à ce projet.
La problématique du projet route de soie comprend trois dimensions. La première dimension est l’affirmation de la Chine en tant que leader sur la sphère économique mondiale. Ensuite, il faudra voir la part de l’Afrique dans ce projet et voir ce qu’elle peut apporter dans le concert des nations. La troisième dimension de raisonnement consiste à voir comment se positionne la RDC dans cette nouvelle donne économique « , a indiqué Matata Ponyo.
L’appellation « route de la soie » est un terme utilisé à la fin du 19ème siècle par un chercheur allemand pour qualifier la route de Jade, une route de commerce antique qui a servi pendant 2000 ans de canal d’échanges commerciaux entre la Chine et l’Empire romain. Et la soie constituait l’objet principal de ces transactions économiques.
Ce colloque sur les opportunités du projet « nouvelle route de soie » s’est clôturé ce vendredi par une restitution des travaux en atelier autour de 6 thèmes à savoir : Infrastructure, Commerce, Finances, Politique, Échanges interindividuels et Préalables pour bénéficier des avantages comparatifs.
Des recommandations ont également été formulées par le comité scientifique, composée principalement des professeurs et chercheurs.